dimanche 12 septembre 2010

Le Beau Claude

La mort de Claude Chabrol arrive quelques mois après celle d'Eric Rohmer, un autre "jeune" turc, plus discret et moins connu. La carrière du cinéaste fut émaillée de diverses périodes, des plus belles aux moins pertinentes. En 1965, il réalise un segment de Paris vu par..., La Muette, un chef-d'oeuvre sur l'absence de son, provoquée par les boules Quiès portées par le personnage principal du film... Il y dénonce ainsi les travers de la bourgeoisie, celle qu'il a connue, ou devrait-on dire, épousée, dans ses films comme dans sa vie. Tout récemment, il avait réalisé Bellamy, vendu comme la rencontre entre deux monstres du cinéma, Gérard Depardieu et lui-même... Il faut dire que Chabrol faisait partie de ces rares cinéastes suffisamment connus du public pour qu'un déplacement dans les salles de cinéma se justifie par son nom. Avec Hitchcock (auquel il a consacré avec Rohmer un livre en 1956, une première mondiale pour le futur Maître), Allen, Eastwood ou Godard, Chabrol était une personnalité connue de tous. Ses yeux de hibou, si bien utilisés dans Gainsbourg, vie héroïque (la seule bonne idée du film d'ailleurs, où le cinéaste tient un petit rôle), son rire soudain, provoqué par un bon mot, participent à ce côté "bon vivant" et facétieux qui le caractérisait. Les hommages qui inondent les médias à l'heure où j'écris ces lignes mentionnent aussi l'apolitisme de Chabrol. Cela rappelle une phrase élégante, qui se suffisait à elle-même, prononcée le jour de l'ouverture du premier Salon du Cinéma, porte de Versailles, en 2007, le même jour où un candidat victorieux à la présidentielle faisait un nouveau discours: J'espère que les gens ne se tromperont pas de porte !

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