Ce long-métrage est un sommet du cinéma expressionniste; pas de fantômes ou de vampires, l'horreur fantastique est ici remplacée par la cruauté sociale: la Ville, ici, prend une place centrale dans l'Oeuvre de Murnau, à l'image de ce building qui s'abat littéralement sur Jannings, alors en pleine hallucination. Les hallucinations justement, sont magnifiquement bien rendues grâce à des effets de surimpressions, des réglages de focale variés et des travellings inédits. La déformation de l'espace est incroyablement bien rendue (aussi ingénieux que le transtravelling de Hitchcock); ainsi, Le Dernier des Hommes voit dans un cauchemar ses voisins se moquer de lui avec un cruel mépris(scène excessivement violente psychologiquement mais aussi cinématograhiquement). Ce long-métrage muet ne comporte que deux intertitres (une lettre et un intertitre de transition entre la première et la seconde fin)...C'est une nouvelle prouesse de Murnau qui nous est ici offerte...Le langage cinématographique doit donc être suffisamment compréhensible pour permettre au spectateur de le comprendre...Voici pourquoi Murnau contribua au Cinéma en tant qu'Art; il crée un espace virtuel,comme disait Rohmer, qui laisse place à l'imaginaire du récepteur des images. Comme Eisenstein, Murnau est un organisateur d'éléments auditifs et visuels...Le Cinéma existe enfin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire